Association "Le Refuge"
Un Refuge pour les jeunes homosexuels
homosexualité peut parfois mener à l’exclusion. Pour leur éviter la rue, Le Refuge accueille depuis 2003 des jeunes homosexuels rejetés par leur entourage. Unique en France, l’association a ouvert, en 2009, une permanence à Paris.L’homosexualité enfin acceptée ? Si l’opinion publique semble évoluer en faveur de la cause homosexuelle, certains chiffres restent préoccupants. Ainsi, dans son rapport 2009, SOS Homophobie relève 61 cas d’agressions homophobes en 2008, soit dix de moins qu’en 2007. Un constat toujours inquiétant pour le collectif, qui reflète l’image d’une société « imprégnée de relents homophobes, qui poussent certains à passer à l’acte d’agression ».
Et pour les plus jeunes, l’homosexualité reste encore trop souvent une souffrance. Ils sont ainsi 13 fois plus exposés au risque de tentative de suicide que les hétéros.
Pour leur offrir une aide, Nicolas Noguier a créé l’association Le Refuge, en 2003. « Trop de jeunes sont encore rejetés par leurs familles et leurs amis à l’annonce de leur homosexualité. Ils se retrouvent alors seuls, sans ressource, dans une situation de grand isolement. Nous les recueillons pour les aider à se reconstruire ». L’association dispose de six hébergements d’urgence à Montpellier, mis à la disposition des personnes pour un à six mois. Un soutien fondamental car la rupture avec le cercle familial est un moment critique. « S’il ne trouve pas de structure d’accueil, ce qui est fréquent, le jeune a de grands risques de tomber dans la spirale de la rue et de la prostitution pour survivre, ajoute Nicolas Noguier. Par la suite, il est beaucoup plus difficile de l’en sortir ».
Suivi et reconstruction
L’association apporte d’abord un soutien psychologique aux jeunes qu’elle accueille, grâce à ses équipes d’écoutants et à un psychologue. « C’est une première étape capitale, souligne Frédéric, responsable bénévole de la délégation de Montpellier. Ceux qui arrivent ont un parcours très lourd à gérer. Ils ont souvent vécu des violences, parfois des viols. Il faut d’abord les aider à se reconstruire psychologiquement ».
Très sensible à leur condition précaire, Frédéric ne compte pas ses heures passées au Refuge, presque l’équivalent d’un mi-temps. « C’est vrai que parfois, je ne dors pas beaucoup. Mais, moi-même homosexuel, j’aurai aimé trouver une aide si j’avais été à leur place ».
Une fois que les jeunes se sentent mieux, ils sont pris en charge par une assistante sociale, qui les aide à s’informer sur la reprise d’études ou de formations. Et, en plus de l’hébergement, les bénévoles assurent également une permanence d’écoute et d’assistance sociale dans les centres de Montpellier et Paris.
Unique en France, l’association a déjà accueilli près de 70 personnes depuis son ouverture mais reçoit chaque année plus de 300 demandes d’hébergement. « Parfois, nous pouvons les rediriger vers d’autres structures, reprend Nicolas Noguier, mais combien restent sur le carreau ? »
Cécile Caillez
Extrait du site: http://www.generation-responsable.com/
Contact : Nicolas Noguier, président du Réfuge - Tel : 06 31 59 69 50 - www.le-refuge.org - Le Refuge, 2 rue Germain, 34000 Montpellier, France
